La mère Michel

C'est la mère Michel
Qui a montré son chat
En criant par la fenêtre
Qui donc me le prendra
Et c'est le père Lustucru
Qui lui a répondu
J'arrive la mère Michel
J'aime les chats bien poilus

Sur l'air du tru lu lu lu
Sur l'air du tru lu lu lu
Sur l'air du tru déri déru
Tru lu lu

Alors la mère Michel
Lui a donné son chat
En disant ce minet
A mangé beaucoup de rats
Mais la chaude luronne
S'écria tout à coup
Sortez, père Lustucru,
Mon chat n'aime pas le mou

Le père Lustucru
Se retira furieux
En disant j'ai une verge
Pour les chats coléreux
La mère Michel lui dit
Avec ta verge papa
Il n'y a vraiment pas
De quoi fouetter mon chat


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Le doigt gelé

Cet hiver, par un froid intense,
Rentrant chez lui tout accablé,
À sa femme il dit: "Mon Hortense,
Je crois que j'ai le doigt gelé.
Tiens, regarde, il est insensible;
Va, plus d'espoir, il est bien mort!"
"Mon ami, ce serait horrible!
Peut-être bien qu'il vit encore."

Mais le doigt, misérable tige,
N'était plus, piteux, racorni,
Qu'un souffle, un rien, moins qu'un vestige,
Et, Nini, c'était bien fini
L'épouse s'écria plaintive:
"Si tu le frictionnais fort?
Tiens, voici de l'eau sédative,
Peut-être bien qu'il n'est pas mort

L'eau n'y fit rien. La pauvre femme
Se lamentait dans sa douleur.
"Si tu le réchauffais à la flamme?
Ce qu'il lui faut c'est la chaleur!
Approche donc. Quoi, tu recules?
Poltron ! Que l'angoisse me tord!
Comprends bien que si tu te brûles
Ça prouvera qu'il n'est pas mort."

Toujours rien. En vain ils varient
L'eau, le feu, le chaud, le froid.
Il essaya le bain-marie ;
Rien ne ranimait plus le doigt.
"Ah!", fit l'épouse toute blême,
"Il me resterait un remords
Si je n'essayais pas moi-même
De m'assurer qu'il est bien mort."

Oh, la femme, l'être adorable
Pétrie de grâce et de bonté!
Chacune en sa foi secourable
Est un masseur de charité.
Elle massa, mais avec rage,
Car stérile fut son effort,
Pendant qu'il murmurait: courage!
Peut-être bien qu'il n'est pas mort.

Lasse de la besogne aride
Elle lâchait le doigt transi,
Qui s'obstinait, morne et rigide,
Quand soudain son front s'éclaircit.
"Sommes-nous nigauds tout de même!
La flamme n'y peut rien, d'accord,
Mais il est un moyen suprême
De s'assurer qu'il est bien mort ! "

On n'entendit plus, dans la chambre,
Rien sinon des mots encourageants
Que la victime de décembre
Bégayait sur des tons changeants.
Et tout à coup l'épouse émue
S'écria: "Mon ami Victor,
Béni soit le ciel: il remue!
Ah, quel bonheur! Il n'est pas mort!"

Maris, méditez cette histoire:
Le doigt peut vous geler demain.
Vous avez, la chose est notoire,
Le remède exquis sous la main.
Le feu, cet élément du diable,
Peut vous rendre un peu votre essor.
Mais le cul d'une femme aimable
Est mille fois plus chaud encor'.


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Les deux soeurs

Zoé, de votre soeur cadette
Que voulez-vous? Entre deux draps
Que sans chemise je me mette?
Fi, ma soeur, vous n'y pensez pas!
Mais à vos fins vous voilà parvenue
Et vous baisez ma gorge nue
Vous me tiraillez
Vous me chatouillez
M'émoustillez

Mais au fond ce n'est rien
Je me sens bien
Au fond ce n'est rie
n

Pour vous en prendre à notre sexe
Avez-vous mis l'autre aux abois
C'est peu que votre main me vexe
Vous usez pour vous de mes doigts
La tête aux pieds la voilà qui se couche
Ciel où mettez-vous votre bouche
Pour une soeur
Quelle noirceur
Quelle douceur

Rougirions-nous je le demande
Si nos amants pouvaient nous voir
Pourtant il faut que je vous rende
Le plaisir que je viens d'avoir
Je m'enhardis car jamais que je sache
Je n'ai baisé d'homme à moustache
Ah nous jouissons
Et des garçons
Nous nous passons


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Comme les autres font

- Oh! ma mèr' ma pauvre mère
Je voudrais me mari-er
} (bis)
Je voudrais me mari-er comme les autres
Pour avoir fille et garçon
Comme les autres font.
} (bis)

- Mais, ma fill', ma pauvre fille
De quoi les nourriras-tu?
Je les nourrirai comme les autres
Du lait de mes blancs nichons
Comme les autres font.

- Mais, ma fill', ma pauvre fille
De quoi les vêtiras-tu?
- Je les vêtirai de lain' comme les autres
De laine et de blanc coton
Comme les autres font.

- Mais, ma fill', ma pauvre fille
De l'argent en auras-tu?
- Le soir derrièr' les buissons, comme les autres
Je trouss'rai mes blancs jupons
Comme les autres font.

- Mais, ma fill', ma pauvre fille
Et ta vertu qu'en fais-tu?
- Ma vertu, je l'ai au cul, comme les autres
Ma vertu, je l'ai au con
Comme les autres font.

- Mais, ma fill', ma pauvre fille
Ton mari sera cocu
- Si mon mari est cocu, comme les autres
Il port'ra des corn's au front
Comme les autres font.

- Mais, ma fill', ma pauvre fille
Ton honneur sera perdu
- Si mon honneur est perdu, comme les autres
J' m'engag'rai dans un boxon
Comme les autres font.

- Mais, ma fill', ma pauvre fille
Dans c' boxon, qu'y feras-tu?
- J'y jouerai du cul, du con, comme les autres
J'y attrap'rai des morpions
Comme les autres font.

- Mais, ma fill', ma pauvre fille
T'attrap'ra du mal au cul
- Si j'attrap' du mal au cul, comme les autres
Je m' foutrai des injections
Comme les autres font.


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Comme les autres font

Adaptation: Bernard Gatebourse
- Oh! ma mèr' ma pauvre mère
Je voudrais me mari-er
} (bis)
Je voudrais me mari-er comme les autres
Pour avoir filles et garçons
Comme les autres font.
} (bis)

- Mais, ma fill', ma pauvre fille
De quoi les nourriras-tu?
Je les nourrirai comme les autres
Du lait de mes blancs têtons
Comme les autres font.

- Mais, ma fill', ma pauvre fille
De quoi les vêtiras-tu?
- Je les vêtirai de lain' comme les autres
De laine et de blanc coton
Comme les autres font.

- Mais, ma fill', ma pauvre fille
De l'argent en auras-tu?
- J'en aurai à la maison, comme les autres
Plein les poch's de mon jupon
Comme les autres font.

- Mais, ma fill', ma pauvre fille
Ton mari sera-t-il bon?
- Si mon mari n'est pas bon, comme les autres
Il port'ra des corn's au front
Comme les autres font.

- Mais, ma fill', ma pauvre fille
Ton bonneur sera perdu
- Si mon bonneur est perdu, comme les autres
J' m'engag'rai dans un' maison
Comme les autres font.

- Mais, ma fill', ma pauvre fille
Que f'ras-tu dans cett' maison?
- J'y vendrai des cornichons, comme les autres
Des concombres et des melons
Comme les autres font.


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Paris - Nantes

En revenant de Paris jusqu'à Nantes
Oh! lala, oh, lala, lala, lala, (bis)
En revenant de Paris jusqu'à Nantes
Tiens, voilà mon zob, zob, zob
Tiens, voilà mon zob, zobi!

J'ai rencontré trois jeunes filles charmantes

J'ai pas choisi, mais j'ai pris la plus grande
Je lui ai dit de monter dans ma chambre

J' lui ai foutu cinq, six coups dans le ventre

Quand j'eus fini, ell' me dit: "Recommence!"

"Y a pas moyen, y a plus d'huil' dans la lampe"

"Si c'est comme ça, tu reviendras dimanche"

"Et s'il en rest' ce s'ra pour la servante!"


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Nicaise

L'autre jour, le pauvr' Nicaise
Rencontra Suzon.
Qui lui fit des yeux de braise
Et l' va son jupon

Vas-y, vas-y, va, Nicaise (bis)
Qu'est-ce' que t'attends donc, eh, con!

Faut-il que j' lui prenn' la bouche (bis)
Ou bien le menton?

Hé! descends, descends, Nicaise (bis)
Plus bas qu' le menton, eh, con!

Faut-il que j' lui prenn' la gorge (bis)
Ou bien l' gorgeron?

Hé! descends, descends, Nicaise (bis)
Plus bas qu' le nichon, eh, con!

Faut-il que ses pieds j' lui prenne (bis)
Ou bien ses g'noux ronds?

Eh r'mont' donc, r'mont' donc, Nicaise (bis)
Plus haut qu' le cuisson, eh, con!

Alors c'est c'te drôl' de fente (bis)
Qu'il faut qu' j'enfilions?
Enfile, enfil' la, Nicaise,
Enfil' donc Suzon! eh, con!
Enfile, enfil' la, Nicaise,
T'as assez fait l' con, eh, con!


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