En descendant la rue d'Alger

Air: En descendant la rue Tronchet
En descendant la rue d'Alger (bis)
Par un' putain fus accosté (bis)
Ell' me dit d'un air tendre: ", eh bien?
Monte dans ma chambre"
Et vous m'entendez bien (bis)

Dans son taudis je la suivis, (bis)
Je me dirig' tout droit au lit; (bis)
Les draps et les couvertes, Eh bien!
Etaient remplis de merde ...

J' la prends, j' la coll' sur l' paillasson (bis)
J' lui déboutonn' son pantalon (bis)
Et je la carambole, Eh bien!
Elle avait la vérole! ...

Quand la vérol' fut déclarée (bis)
A l'hôpital fallut aller (bis)
A l'Hôpital maritime, eh bien?
Soigner ma pauvre pine ...

A l'hôpital je fus mené (bis)
Puis un méd'cin fut demandé (bis)
Mais quand il vit mon membre, eh bien!
ll s'en fut de la chambre ...

On fit venir pour me soigner (bis)
Un caporal, deux infirmiers (bis)
Et ces espèc's d'andouilles, eh bien!
Voulaient m' couper les couilles ...

Malgré mes larmes et mes cris (bis)
lls m'ont attrapé par le vit (bis)
Avec leur baïonnette eh bien!
lls m' coupèr'nt les roupettes ...

Comme je n'aim' rien voir traîner (bis)
Un bocal je me suis ach'té (bis)
Pour y mettre mes couilles, eh bien!
Qui pendaient comm' des nouilles ...

Depuis ce jour, avec dédain (bis)
Je regarde tout's les putains (bis)
Car mon coeur se rappelle, eh bien!
Mes couill's qu'étaient si belles
Et qui marchaient si bien (bis)

Quand on n'a plus ni couill's ni vit (bis)
Rien ne vous plaît, ni vous sourit (bis)
On s'en va au bordel ,eh bien!
Fair' minette aux maquerelles
Et vous m'entendez bien (bis)


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En descendant la rue Tronchet

Air: En descendant la rue d'Alger
En descendant la rue Tronchet (bis)
Par un' putain j' fus racolé (bis)
Ell' me dit d'un air tendre, eh bien?
Viens coucher dans ma chambre
Et vous m'entendez bien (bis)

Moi qui suis poil à l'U L B, (bis)
J'aime à savoir où j' mets les pieds (bis)
J'allume ma chandelle, eh bien?
J'éclaire le bordel, ...

Quand le bordel fut éclairé (bis)
J' la prends, j' la fous sur l' canapé (bis)
Et je la carambol' si bien
Qu'ell' me fout la vérole, ...

Un vieux toubib, quatre infirmiers (bis)
Fur'nt désignés pour me soigner (bis)
Mais cette band' d'andouilles, eh bien!
lls m'ont coupé les couilles, ...

Depuis ce jour, soir et matin (bis)
Je maudis toutes les putains (bis)
Mais ce que je regrette, eh bien
C'est ma pair' de roupettes, ...


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La fleur des fortifs

Entre Malakoff et Saint-Ouen
Y avait une pauvre bicoque
Ousqu' habitait un' fill' de rien
Qu'avait des allur's équivoques
La pauvrett' n'avait pas seize ans
Elle n'avait plus ses père et mère
Et pour gagner un peu d'argent
Ell' vendait des fleurs au cim'tière
Et le soir ell' vendait son corps
Pour s'ach'ter un' côt'lette de porc

On l'appelait Fleur des Fortifs
A caus' de son p'tit air chétif
Ell' f'sait l'amour en collectif
Avec un air rébarbatif
Quand on pens' qu'il y a des oisifs
Qu'ont des fleurs et des pendentifs,
Y' a plus qu'à s'arracher les tifs
Y' a pas d'autr' qualificatif

Soin soin

Un soir près de l'usine à gaz
Elle rêvait de foll's tendresses
Avec un gars qui f'sait du jazz
Et qui ferait vibrer la caisse
Soudain ell' vit un vieux vieillard
_ Les vieillards ne sont jamais jeunes _
Qui la suivait dans le brouillard
A l'heure ousque les rich's déjeunent
Que voulez-vous qu'ell' lui disât?
Quand le vieillard lui dit comm' çà:

"On t'appelle Fleur des Fortifs
Fais un arrêt facultatif
Je suis vieux, mais j' suis sensitif
J'aim' beaucoup les p'tits trucs lascifs
Je suis vieux mais je n' suis pas juif
Si tu me fais superlatif
Je te paierai l'apéritif"

Soin, soin

Mais elle poussa un grand cri
En reconnaissant son grand-père
Arrièr' cochonnet, qu'ell' lui dit,
Il fit cinq six bonds en arrière
Et dans un sursaut de dégoût
Il s'étrangla avec sa barbe
Et j'ta son corps dans un égout
Pendant qu'ell' s' pendait à un arbre.

C' qui prouv' qu'y a toujours du coeur
Ousqu'y a du sens et d' l'honneur
On l'appelait Fleur des Fortifs
Ell' repose sous un massif
De rhododendrons maladifs
Avec un oiseau dans un if
C'est l'Etat le grand responsif
Qui laiss' les fill's vendr' leur rosbif
Et le merle répond plaintif
Tout çà c'est bien emmerlatif

Soin soin


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Le grand métingue du métropolitain

Paroles: Maurice Mac Nab
Musique: Camille Baron
C'était hier, samedi, jour de paye,
Et le soleil se levait sur nos fronts
J'avais déjà vidé plus d'un' bouteille,
Si bien qu' j'm'avais jamais trouvé si rond
V'là la bourgeois' qui rappliqu' devant l' zingue:
"Feignant, qu'ell' dit, t'as donc lâché l' turbin?"
"Oui, que j' réponds, car je vais au métingue,
Au grand métingu' du métropolitain!"

Les citoyens, dans un élan sublime,
Etaient venus guidés par la raison
A la porte, on donnait vingt-cinq centimes
Pour soutenir les grèves de Vierzon
Bref à part quatr' municipaux qui chlinguent
Et trois sergents déguisés en pékins,
J'ai jamais vu de plus chouette métingue,
Que le métingu' du métropolitain!

Y avait Basly, le mineur indomptable,
Camélinat, l'orgueille du pays
Ils sont grimpés tous deux sur une table,
Pour mettre la question sur le tapis
Mais, tout à coup, on entend du bastringue;
C'est un mouchard qui veut fair' le malin!
Il est venu pour troubler le métingue,
Le grand métingu' du métropolitain!

Moi j' tomb' dessus, et pendant qu'il proteste,
D'un grand coup d' poing, j'y renfonc' son chapeau.
Il déguerpit sans demander son reste,
En faisant signe aux quatr' municipaux
A la faveur de c'que j'étais brind'zingue
On m'a conduit jusqu'au poste voisin
Et c'est comm' ça qu'a fini le métingue,
Le grand métingu' du métropolitain!

Morale:
Peuple français, la Bastille est détruite,
Et y a z'encor des cachots pour tes fils!..
Souviens-toi des géants de quarante-huite
Qu'étaient plus grands qu' ceuss' d'au jour d'aujourd'hui
Car c'est toujours l' pauvre ouverrier qui trinque,
Mêm' qu'on le fourre au violon pour un rien,
C'était tout d' même un bien chouette métingue,
Que le métingu' du métropolitain!


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L'étudiante

Air: Héloïse et Abélard (Léon Xanrof)
C'était une étudiante exquise
Elle avait des yeux si brûlants,
Qu'ils euss'nt fait fondre une banquise,
Oh! aïe ma mère! Oh! aïe papa!

Comme elle était fort catholique,
Elle parfumait ses seins d'encens
Et ses hanch's étaient angéliques, ...

Tous les étudiants de la ville,
En étaient tombés amoureux
Mais elle était très difficile, ...

Il fallait pour cette sirène,
Un gibier bien plus savoureux,
Que les pauvres porteurs de pennes, ...

Cette étudiante si farouche,
A ses professeurs se donna,
Car elle était très fine bouche ...

Et les vieux prof's les plus austères,
Après vingt ans d' professorat
Connur'nt les plaisirs de la chair(e) ...

Dans les bras de cette déesse,
Ils fir'nt un effort émouvant
Pour donner cours à leur tendresse ...

A son examen de physique,
Son succès fut étourdissant
Surtout dans les travaux pratiques ...

C'est simplement pour cette cause,
Qu'elle eut la grande distinction
Mais elle eut encore autre chose ...

On dit que la science est amère,
Et l'on a mille fois raison,
Mais cett' fois la science était père ...

Pour payer leur béatitude,
Les professeurs fur'nt obligés
D'él'ver le fruit de leurs études ...

Mais dans sa loge le concierge,
Rigolait d'avoir le premier
Donné des cours à cette vierge ...

L'enfant à l'ombre de la loge,
R'ssemblait au concierge son papa
Car il était digne d'éloge, ...

La moralité de l'histoire
C'est que les fill's n'en ont pas
Et que tous les profs sont des poires ...


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