Et autre chose itou

D'une épine fleurie
Au fond d'un jardinet
Colinet et Julie
Se faisaient un bouquet

Et autre chose itou
Que je n'ose vous dire
Et autre chose itou
Je ne dirai pas tout

En le faisant la belle
Regardait son berger,
"Mon berger fidèle,
Donnez moi-z-un baiser"...

Il la prend, il la baise
La jett' sur le gazon,
Et puis tout à son aise
Il lui prend le menton...

La belle demi-nue
Le repousse soudain
Et lui dit tout émue:
"Retire donc ta main"...

Mais le berger peu sage
Enflammé plein d'ardeur
Lui fit voir qu'à son âge
On a toujours du coeur...

La bergère pâmée
Lui dit en soupirant
"Tudieu, je suis charmée,
Que ton amour est grand"...

Après cette fleurette
Notre couple badin
S'étendit sur l'herbette
En se prenant la main...


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La caille

Voilà ma journée fait', tidéra
Faut m'aller promener;
En mon chemin rencontre
Une fille à mon gré (bis)

La pris par sa main blanch', tidéra
Au bois je l'ai menée;
Quand ell' fut dans le bois,
Ell' s'est mise à pleurer (bis)

"Qu'avez-vous donc la bell', tidéra
Qu'avez-vous à pleurer?"
"Je pleur' que je suis jeune,
Et je suis en danger" (bis)

La pris par sa main blanch', tidéra
Hors du bois l'ai menée,
Quand ell' fut hors du bois
Ell' s'est mise à chanter. (bis)

"Qu'avez-vous donc la bell', tidéra
Qu'avez-vous à chanter?"
"Je chant' le grand lourdeau
Qu'a pas su m'embrasser." (bis)

"Retournons-y la bell', tidéra
Au bois vous baiserai"
"Quand tu tenais la caille,
Il fallait la plumer!" (bis)


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La ceinture

Partant pour la croisade, un Sire fort jaloux
De l'honneur de son nom et de son droit d'époux,
Fit faire une ceinture à solide fermoir
Qu'il attacha lui-même à sa femme un beau soir.

Tralalalalalère,Tralalalalala (bis)

Une fois son honneur solidement bouclé,
Le Sire s'en alla en emportant la clef
Depuis la tendre Yseult soupire nuit et jour:
"Quand donc t'ouvriras-tu, prison de mes amours?"

Elle fit la rencontr' le soir au fond d'un bois,
D'un jeune troubadour, poète montmartrois,
Elle lui demanda gentiment d'essayer
Si d'un poèt' l'amour peut faire un serrurier.

Elle était désirable et belle tant et tant,
Que le fermoir céda et qu'elle en fit autant
Depuis bientôt deux ans durait leur tendre amour,
Quand le seigneur revint avec corn's et tambours.

La belle étant enceint' depuis bientôt neuf mois,
S'écria: "Sur ma vie, quel malheur j'entrevois,
En mettant la ceinture et la serrant un peu
Notre seigneur jaloux n'y verra que du feu".

Le sir' s'en aperçut et se mit en courroux,
"Seigneur, s'écria-t-ell', cet enfant est de vous!
Depuis votre départ, votre fils enfermé
Attend votre retour, pour être délivré".

"Miracle, cria-t-il, femme au con vertueux,
Ouvrons vite la porte au fils respectueux!"
De joie, la tendre Yseult, à ces mots, enfantait
Et depuis, la ceintur', c'est lui qui s' la mettait.


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La fille de Gonthier

Au bord de la Moselle.
Y avait un batelier;
Sa fille était pucelle.
Et chacun le savait
Tous les gars du village
Entre eux se demandaient:
Qui aura le puc'lage
De la fill. de Gonthier,
De la fill' de Gonthier.
Tirelé
Qu'a toujours son puc'lage
De la fill' de Gonthier
Tirelé
Qui n' veut pas le donner.

Elle fit la rencontre
D'un galant de chez nous
Qui lui offrit sa montre
Et la prit sur les g'noux;
Un oiseau dans les vignes,
Eperdument chantait;
Ell' n'eut qu'à faire un signe
Et l'oiseau s'envolait;
Et la fill' de Gonthier
Tirelé
Perdait son pucelage
Et la fill' de Gonthier
Tirelé
N'eut plus rien à donner.

Malgré bien des promesses
L'amant ne revint pas
Pour cacher sa grossesse
La pauvrett' se noya.
Aux jeun's fill's plein's de crainte,
L'hiver, à la veillée,
On chante la complainte
De la fill' de Gonthier
De la fill' de Gonthier
Tirelé
Qu'a perdu son puc'lage
Et qui s'est suicidée
Tirelé
De n' pouvoir le r'trouver


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Héloïse et Abélard

Peuples de Navarre et de France
Des Batignoll's et du Jura
Oyez cette triste romance!

Aïe, aïe ma mère!
Aïe, aïe papa!

C'est l'horrible mésaventure
Qu'eut, il y a quelque temps de çà
Un professeur d' littérature

De ses élèv's, nous dit l'histoire,
Abélard, il s'app'lait comm' çà,
Fatiguait beaucoup la mémoire

Le chanoine de Saint-Sulpice
Comm' répétiteur le donna
A sa petit' fille Héloïse

Le tuteur de la demoiselle
Lui avait inculqué déjà
Plus d'un' leçon superficielle

Mais çà n'manqua pas d' la surprendre
Quand l'bel Abélard lui donna
Un très long morceau à apprendre

Ne pouvant s' l'entrer dans la tête
La pauvr' petit' se dépita
Et s' mit à pleurer comme un' bête

Abélard lui disait: "Patience
Votre intelligenc' s'ouvrira"
Ell' n'y mettait pas d'complaisance

Mais le tuteur, comm' dans un drame
Un soir chez Abélard entra
Pour lui raccourcir son programme

Mais dans son ardeur criminelle,
Au lieu d'élaguer, il trancha
La partie la plus essentielle.

Depuis cet acte attentatoire
Jamais Abélard ne r'trouva
Le fil perdu de son histoire

Quoiqu'ayant pris goût aux préludes,
Héloïse, à cinquante ans d' là,
Mourut sans finir ses études


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Les mères d'à présent

Ah! que les mères d'à présent
Ont du tourment avec leurs filles.
Elles ont toutes un amant,
Surtout quand elles ont vingt ans.
Pour un amoureux
Jeune vigoureux.
Elles briseraient fers et grilles,
Et s'échapperaient d' la Bastille.

Pauline, un soir à son amant
Qu'ell' désirait à la folie,
Donnait un rendez-vous charmant
Pour satisfaire son envie.
"Ah, viens donc ce soir,
Tu es mon espoir,
Colin, n'y manqu' pas je t'en prie" (bis)

"Eh tiens! voilà mon pass'-partout
J'habite au cinquième étage.
Eh! Colin attention surtout
De ne pas faire de tapage;
De mon cabinet,
Tu sais le secret,
Je ne t'en dis pas davantage".(bis)

La mère avait quelque soupçon
Car elle avait été gentille.
Se doutant bien qu'un beau garçon
Etait couché près de sa fille,
Ell' mont' doucement
Et frappe, pan, pan.,
Colin dans les draps s'entortille. (bis)

"Maman, ne le découvrez pas,
Il fait plus froid que de coutume.
Laissez le coucher avec moi,
Sous mon p'tit édredon de plume;
Si vous l' découvrez,
Maman, vous savez,
Il pourrait attraper un rhume". (bis)


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Léon et Valérie

voir "Et autre chose itou"
Sur l'herbette fleurie
Au fond du jardinet
Léon et Valérie
Faisaient des cumulets ...

Et autre chose aussi
Que je n'ose pas dire
Et autre chose aussi
Que je n' dit pas ici..

Il la prend, il la baise,
La couch' sur le gazon,
Et là, tout à son aise,
Lui caress' le menton ...

Mais Léon bien peu sage
Enivré par l'ardeur,
Lui montre qu'à son âge
On a toujours du coeur ...

Valérie enflammée
Lui dit, d'un ton charmant:
"Dieu! que je suis aimée!
Que ton amour est grand" ...

La belle toute émue
Se redressant soudain,
Lui dit: "Léon, je sue
Retire donc ta main" ...

Le curé du viIlage
Les voyant si joyeux
Sentit malgré son âge
Se dresser les cheveux ...

Et depuis l'aventure,
Savez-vous ce qu'on dit?
On dit que la ceinture
De Valérie grossit ...

Jeun's gens un peu lurons,
Ecoutez bien ceci:
Les fill's de mon pays
Ont le coeur très profond ...


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Le joli petit chose

J'étais caché sous la table à toilette
Où se mirait la gentille Antoinette;
J'étais placé de manière à tout voir,
Jusqu'à son petit chose,
Son joli petit chose
Couleur de satin rose,
Bordé de noir (bis)

Un doux zéphyr caressait la nature,
Lise dormait sur la tendre verdure,
Sans se douter qu'on pût apercevoir
Jusqu'à son petit chose,
Son joli petit chose, ...

Si Jupiter déchaînait son tonnerre,
Si les Anglais nous déclaraient la guerre,
Rien de tout ça ne saurait m'émouvoir,
Si j'étais sur un chose,
Un joli petit chose, ...

Mais si parfois la bordure était blonde,
Comme on en peut rencontrer à la ronde,
Ne doutez pas qu'il ne fît son devoir,
Tout comme un autre chose,
Un joli petit chose, ...

Messieurs, Mesdam's et gentes Demoiselles,
Qui désirez chansonnette nouvelle,
Prenez la mienne elle est d'hi-er au soir,
Composée sur un chose,
Un joli petit chose, ...


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Io vivat!

Io vitat! Io vivat!
Nostrorum sanitas!
Hoc est amoris poculum,
Doloris est antidotum
Io vitat! Io vivat!
Nostrorum sanitas!
Dum nihil est in poculo,
Jam repleatur denuo

Io vitat! Io vivat!
Nostrorum sanitas!
Nos jungit amicitia,
Et vinum praebet gaudia
Io vitat! Io vivat!
Nostrorum sanitas!
Est vita nostra brevior.
Et mors amara longior

Io vitat! Io vivat!
Nostrorum sanitas!
Osores nostri pereant,
Amici semper floreant!
Io vitat! Io vivat!
Nostrorum sanitas!
Jam tota academia.
Nobiscum amet gaudia


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Valete studia

A, a, a,
Valete studia! (bis)
Studia relinquimus,
Patriam repetimus,
A, a, a,
Valete studia (bis)

E, e, e,
Ite miseriae! (bis)
Bacchus nunc est dominus
Consolator optimus,
E, e, e,
Ite miseriae (bis)

I, i, i,
Vivant philosophi! (bis)
Studiosi parvuli
Etiam sunt bibuli,
I, i, i,
Vivant philosophi (bis),

O, o, o,
Nil est in poculo! (bis)
Repleamus denuo,
Nummi sunt in sacculo,
O, o, o,
Nil est in poculo (bis),

U,u,u,
In gente spiritu, (bis )
Celebramus epulas
Cras habemus ferias
U, u, u,
In gente spiritu (bis),


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